Chemin de Stevenson (4/4) : Florac, Saint-Germain-de-Calberte, Saint-Jean-du-Gard
Texte original :
« Un petit chemin en amont du Tarnon, un pont couvert de bois nous firent pénétrer dans la vallée de la Mimente. D'âpres montagnes de roche rougeâtre dominaient le cours d'eau. D'immenses chênes et des châtaigniers croissaient sur les versants ou sur les terrasses pierreuses. Çà et là, un champ rouge de millet ou quelques pommiers surchargés de pommes écarlates, puis la route longea de fort près deux hameaux obscurs, l'un d'eux nanti d'un ancien château-fort, haut perché, à réjouir le cœur du touriste. »
« C'était néanmoins le site sans doute le plus sauvage de toute mon excursion. Pic sur pic, chaîne sur chaîne surgissaient vers le sud pénétrés et comme sculptés par les torrents de l'hiver et revêtus, de la base au sommet, d'une épaisseur feuillue de châtaigniers d'où émergeait, çà et là, une couronne abrupte de roches. »
« Saint-Germain-de-Calberte est une grande paroisse d'environ neuf lieues de circonférence. À l'époque des guerres de religion et juste avant la dévastation, elle était habitée par deux cent soixante-quinze familles dont neuf seulement étaient catholiques. »
« Je descendis au bord du gardon de Mialet, large lit de torrent à sec et je traversai Saint-Étienne de la Vallée Française, ou Val Francesque comme on a coutume de l'appeler ici, puis, vers le soir, je commençais de gravir le mont Saint-Pierre. Longue et pénible ascension ! »
« Saint-Jean-du-Gard est une localité importante et en majeure partie protestante. Les jeunes femmes des Cévennes profitent d'une similitude de religion et de la différence de parler pour se placer en grand nombre comme gouvernantes en Angleterre. »
« J'avais perdu Modestine. Le Père Adam pleura quand il me la vendit. Quand je l'eus vendue à mon tour, je fus tenté de faire de même. Et comme je me trouvais seul avec le conducteur du coche et quatre ou cinq braves jeunes gens, je n'hésitai pas à céder à la tentation. »