Nous avons deux jours à perdre en attendant le retour de la deuxième automobile, j'en profite pour parfaire mon acclimatation en escaladant un petit sommet au nord du village. Il a plutôt l'air d'une colline mais culmine à 5075 m et j'ai le souffle court pour les derniers mètres.
Le lendemain nouvelle journée d'attente. Petite balade et repos. Dans l'après-midi Choda revient, les deux malades se sont sentis mieux dès qu'ils ont perdu de l'altitude, ils sont repartis à Kathmandu. Le soir nous assistons à un rite effectué par deux lamas pour guérir la fille de la maison. Le plus vieux agite drilbu (clochette) et damaru (petit tambour) en lisant des mantras, le second chante aussi mais passe au-dessus de la tête de la patiente qui est couchée au sol une assiette dans laquelle il met un peu d'eau et une sorte de racine puis il jette le tout dans un seau. Quand le stock de racines est fini la cérémonie s'achève. On est plus près du chamanisme que du bouddhisme philosophique de Matthieu Ricard. La pièce dans laquelle cela se déroule est richement décorée avec de nombreux thangkas.
Le jour suivant nous repartons vers l'ouest. Le ciel est dégagé, nous avons une belle vue sur l'Himalaya tout proche. Après un gué nous faisons halte près d'un groupe de tentes, des nomades y tiennent un commerce, nous dégustons les spécialités tibétaines : thé salé au beurre de yak et
tsampa 
.
Après un col à 5160 m nous redescendons et découvrons un superbe
panorama : Gurla Mandhata, 7728 m, lac Manasarovar et Kailash, 6714 m. Il y a un grand rond-point avec des centaines de drapeaux à prières et de petits cairns dont les véhicules font le tour avant de s'immobiliser. Les chauffeurs et Chewang se prosternent.