Ascension du Kilimanjaro (1/3)
Après l'avion Paris->Zürich->Nairobi et quelques heures de bus j'arrive à Arusha, capitale de la province homonyme sise au pied du mont Meru, 4566 m. Cette ville abrite un fort contingent de l'ONU, en particulier le tribunal international pour le Rwanda, et est le siège de la plupart des agences de trek et de safari tanzaniennes.
C'est dimanche et il y a peu d'activité, seuls quelques jeunes racolent les touristes pour leur proposer des safaris à prix d'ami. J'occupe l'après-midi en dégustant les bières locales : la Kilimanjaro et la Safari, toutes deux des blondes standard mais bonnes.
Le lundi matin je passe à l'agence où je retrouve l'équipe qui m'accompagnera : un guide, Clemence, un cuisinier et deux porteurs. Ça peut paraître beaucoup pour un seul homme mais le guide est obligatoire et il faut camper pendant cinq jours.
Nous prenons une magnifique 504 break, le chauffeur va très vite et nous frisons la catastrophe au bas d'une descente quand le pneu arrière gauche éclate. Sinistre coïncidence : un petit monument s'élève de l'autre côté de la route à la mémoire d'un groupe de sept Japonais victimes d'un terrible accident à ce même endroit. Après avoir remis un pneu presque aussi lisse que le précédent nous repartons.
Peu avant Moshi nous bifurquons à gauche sur une piste vers la Machame Gate, la route traverse des plantations de bananes et de café, un arrêt dans un village permet de compléter les provisions et nous arrivons peu après à l'entrée du parc, la Machame Gate à 1900 m d'altitude. Là je me fais délester de quelques centaines de dollars de taxe d'accès au parc et nous entamons l'ascension.
Au début la piste est large et facile et traverse une forêt luxuriante avec de nombreuses lianes et fougères arborescentes, le temps est gris et les nuages s'accumulent autour du Kili.
Après la pause casse-croûte le sentier devient plus étroit et raide tandis qu'il se met à pleuvoir, il est vite pénible de marcher dans la boue qui rend glissantes les racines et les pierres. Finalement la pluie se calme un peu et la végétation s'espace quand nous arrivons à Machame Hut, à 2900 m d'altitude. Une éclaircie permet d'apercevoir le Kibo.
Le refuge est sommaire et ne sert qu'à abriter un garde du parc, nous plantons la tente un peu plus loin. En attendant le dîner je fais connaissance avec quelques autres randonneurs dont un jeune Suédois sympathique et francophone, Kristian, qui m'accompagnera jusqu'au sommet. La nuit tombe vite et le confort du duvet est bien appréciable.